Alors que le PSG doit reprendre l’entraînement dès demain, samedi 1er janvier 2022, il est l’heure de boucler l’année 2021 avec un bilan, développé mais loin d’être exhaustif, à mi-saison. Malgré des résultats plutôt conformes aux attentes, les inquiétudes et insatisfactions ne manquent pas.

Le Paris Saint-Germain a bouclé la première partie de sa saison 2021/2022 par un match nul sur la pelouse de Lorient (1-1) à l’occasion de la 19e journée de Ligue 1. Un point une nouvelle fois arraché dans le temps additionnel grâce à un but du fantomatique Mauro Icardi. Une rencontre tristement représentative des manques criants du PSG entraîné par Mauricio Pochettino. Depuis désormais un an, le technicien argentin n’a su imposer sa patte en dépit d’idées bien identifiées depuis le début de sa carrière sur le banc. Malgré des résultats plutôt satisfaisants sur le plan comptable depuis août, les critiques fusent et sont pour une bonne partie d’entre elles tout à fait compréhensibles au vu du rendement proposé par le PSG, bien insuffisant par rapport à ce qu’on peut attendre d’un effectif d’une telle qualité.

Une maîtrise évaporée

Mais pourquoi donc tant débattre alors que Paris est champion d’automne en Ligue 1 (au contraire de l’an dernier), en tête avec 13 points d’avance sur Nice et l’Olympique de Marseille (ayant un match face à Lyon à rejouer), qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions et candidat à sa propre succession en Coupe de France ? Parce que, si les résultats sont « corrects » sur le plan comptable comme l’a reconnu Pochettino face à la presse à Lorient, son équipe « peut encore faire bien mieux » dans le contenu et sur la totalité d’une rencontre. Les potentielles excuses font légion et le protègent au moins partiellement, mais il est impossible de ne pas incriminer l’Argentin, qui souhaitait du temps avant d’être jugé.

Au contraire des maux affrontés par ses prédécesseurs, son équipe répond très généralement présent dans l’attitude. L’implication défensive attendue de la part d’une attaque étoilée, renforcée par l’arrivée de Lionel Messi, n’est pas toujours au rendez-vous, mais tout de même en net progrès. Malgré cela, Paris a encore perdu de sa maîtrise collective et de sa solidité, et semble désormais pouvoir être mis en difficulté par n’importe quelle équipe sur un match, impression bien plus rare quelques mois en arrière. Ces difficultés sont illustrées par les fins de matchs tendues vécues ces derniers mois. Les succès en championnat face à Lyon (2-1), Metz (2-1), Angers (2-1), Lille (2-1), Nantes (3-1) et Saint-Étienne (3-1) se sont tous dessinés dans le dernier quart d’heure, et dans des circonstances parfois favorables (supériorité numérique ou décision contestable de l’arbitre), tandis que la défaite a été évitée de peu à Lens (1-1) ou encore Lorient plus récemment.

Des stars en dedans, sauf Mbappé

Malgré une seule défaite en championnat à la mi-saison, contre quatre au moment du limogeage de Thomas Tuchel fin décembre 2020, impossible de parler de domination voire de maîtrise. Les nombreux sauvetages de dernière minute, aussi positifs dans l’attitude, qu’inquiétants dans le fond, sont le signe d’un mal plus profond. Habitué à maîtriser le ballon et imposer son jeu ces dernières années, le PSG s’est peu à peu habitué à coller -bien souvent uniquement à présent- aux qualités de Kylian Mbappé. Cette dépendance peut paraître logique au vu du talent du Bondynois, mais est devenue bien trop criante. Ses absences et rares jours sans coïncident d’ailleurs parfaitement avec les prestations les moins abouties du PSG. Le Trophée des Champions perdu sans lui face à Lille (0-1) en août dernier, le démarrage européen poussif face à Bruges (1-1), ou encore les deux nuls à Lens et Lorient précédemment évoqués le prouvent : Paris n’y arrive plus sans lui. Et devra pourtant peut-être s’y habituer au risque de le voir s’en aller libre fin juin 2022.

Cette « Mbappé dépendance » est directement liée aux performances décevantes des autres éléments offensifs. Neymar semblait à peine retrouver la forme quand une nouvelle blessure à la cheville l’a stoppé net au stade Geoffroy-Guichard toute fin novembre. Un triste scénario hivernal que l’on a bien trop souvent connu depuis son arrivée en France. Dans l’ombre d’un Lionel Messi qui se cherche toujours, et qu’il cherche à outrance, Angel Di Maria a perdu de sa justesse, aussi bien à la finition qu’au cœur du jeu. Pour finir, Icardi semble définitivement perdu, n’étant apparu dans l’actualité qu’au moment d’évoquer ses problèmes de cœur. Affaire étrangement gérée en interne, le joueur ayant pu manquer l’entraînement pour tenter de reconquérir l’amour de sa belle sans sanction ou retenue sur son salaire. Un dysfonctionnement de la direction sportive pourtant loin d’être esseulé et s’ajoutant aux carences aperçues sur le terrain.

Le matériel pour réussir, mais pas encore la recette

Paris avait des besoins bien identifiés, et notamment le recrutement d’un milieu capable d’accompagner ou de suppléer Marco Verratti lors de ses trop nombreuses absences, notamment dans les matchs qui comptent. Pour autant, en dépit d’un recrutement étoilé, rien n’a changé et les mêmes problématiques se posent aujourd’hui. Les recrues de l’été 2021 n’ont pour le moment pas franchement séduit dans l’ensemble. Achraf Hakimi a été bien trop intermittent malgré de bons débuts et une certaine aisance lorsque l’équipe passe à trois derrière. Un système qui pourrait être l’une des pistes à explorer pour mettre à l’aise un Nuno Mendes encore trop tendre, mais tout de même prometteur, et intégrer Sergio Ramos une fois que celui-ci sera en mesure d’enchaîner les rencontres -si tel sera le cas un jour-. Très attendu, Georginio Wijnaldum est devenu au mieux neutre, et semble parfois perdu dans sa nouvelle équipe, déplacé d’un poste à l’autre par son entraîneur. Seul Gianluigi Donnarumma a assumé dans la cage parisienne dès qu’il était aligné, mais reste inscrit dans une drôle de relation de concurrence avec Keylor Navas qu’il faudra réussir à gérer à l’approche des grosses échéances.

Pour conclure sur une note positive, puisque tout n’est pas perdu pour le PSG, loin de là, il faut tout de même rappeler que le club a son destin en main. Aussi bien en championnat, où son avance semble difficilement rattrapable par des poursuivants aux objectifs bien différents, qu’en Ligue des Champions où la double confrontation face au Real Madrid (aller le 15 février, retour le 9 mars) pourra être un excellent tremplin pour la suite en cas d’issue positive, tout reste à écrire. L’avenir de Pochettino, qui agace de plus en plus par ses choix tactiques et sa communication très (trop ?) policée, n’en dépend peut-être déjà plus tant le voir continuer à Paris semble difficile aujourd’hui, mais la demi-saison à venir est l’occasion de terminer sur une bonne note. Et de prouver que son passage dans la capitale française n’aura pas été un franc échec comme la situation actuelle peut légitimement le laisser penser à certains.

Arthur Verdelet

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